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Côté informatique
18 septembre 2008

La crise plus globale qu'on ne l'imagine

La crise financière affecte l'informatique et l'information

par Daisuke Wakabayashi et Robert MacMillan                        

Le dépôt de bilan de Lehman Brothers et le rachat de Merrill Lynch constituent deux mauvaises nouvelles de taille pour les entreprises de l'informatique et de l'information financière, déjà affectés par la réduction des dépenses chez nombre de leurs clients.                            

La disparition - sous leur forme actuelle en tout cas - de deux géants de Wall Street, grands consommateurs d'informatique de pointe, est de nature à perturber les principaux acteurs du secteur. Et ce alors même que, depuis le début de l'année, leurs clients réduisent déjà leurs budgets et retardent le passage aux nouvelles versions de logiciels ou la modernisation de leur par informatique.

Selon le cabinet d'études Financial Insights (groupe IDC), que la disparition de Lehman et le rachat de Merrill par Bank of America se traduira par une baisse de 6% des budgets informatiques (matériel et logiciels) et des dépenses dans les services associés.

"Le nombre de clients potentiels continue de rétrécir alors que les institutions elles-mêmes deviennent plus complexes", écrit Financial Insights dans un rapport.                                

Les géants technologiques américains vont probablement tous perdre des marchés, notamment Cisco pour les réseaux, EMC pour les bases de données, IBM pour les services et Microsoft pour les logiciels.

"Les firmes ont commencé à réduire leurs dépenses informatiques il y a déjà un bon moment, celles-ci sont donc déjà plutôt maigres", ajoute Ellen Carney, analyste chez Forrester Research. "Tout cela était écrit."                     

LA CRISE FAIT APPARAÎTRE DE NOUVEAUX MARCHÉS                               

Les entreprises technologiques ne sortiront donc pas indemnes de la crise. Toutefois, la recomposition du paysage financier pourrait leur offrir quelques nouveaux marchés qui permettront peut-être d'en atténuer l'impact.                               

Elles devront en effet travailler sur l'intégration des systèmes informatiques des banques qui n'ont pas eu d'autre choix que de fusionner, à l'image de BofA et Merrill. A terme cependant, une fusion se traduit toujours pas une réduction du nombre de fournisseurs.                               

Bank of America, par exemple, utilise les progiciels de l'allemand SAP, tandis que Merrill est sous contrat avec Salesforce.com pour des services similaires concernant 25.000 salariés. Salesforce a refusé de faire un commentaire sur l'impact que le rachat de Merrill et la faillite de Lehman pourraient avoir sur son activité.                        

Les analystes précisent que les dépenses du secteur financier ne vont pas pour autant se tarir, mais que les investissements dans l'amélioration du fonctionnement des systèmes informatiques devraient devenir prioritaires par rapport à l'acquisition de nouvelles machines.                               

VMware et Microsoft, deux spécialistes de la virtualisation - qui permet schématiquement de faire tourner plusieurs systèmes sur une seule machine - devraient ainsi pouvoir tirer leur épingle du jeu.                               

Les investissements devraient aussi se tourner vers les logiciels d'aide à la décision et les outils analytiques, des fonctions que les grands éditeurs tels que SAP, Oracle et Microsoft tentent d'intégrer dans les suites de progiciels qu'ils proposent.                               

"(Les sociétés de Wall Street) ont encore besoin d'investir pour rester productives", résume Sean O'Dowd, analyste de Financial Insights.                               

DES DÉBOUCHÉS RÉDUITS D'UN TIERS                               

Le fabricant de PC Dell et le distributeur informatique Ingram Micro ont néanmoins tous deux prévenu observer un ralentissement de la demande, et les analystes s'attendent à ce que d'autres avertissements suivent.                               

Cisco et IBM avaient déjà mis en garde l'an dernier contre une baisse des dépenses du secteur financier américain, avant même le rachat de Bear Stearns par JPMorgan Chase. En incluant cette fusion, les opportunités de ventes aux dix leaders du secteur financier aux États-Unis se sont réduites d'un tiers, selon Financial Sights.                               

Les fournisseurs d'informations et de données financières Thomson Reuters et Bloomberg pourraient également souffrir de la crise.                               

Merrill et Lehman figurent parmi les 25 principaux clients de la division marchés de Thomson Reuters, lesquels génèrent 13% environ du chiffre d'affaires total du groupe anglo-canadien, a précisé une porte-parole.                              

"Les investisseurs ne doivent pas en déduire que les flux de revenus vont disparaître", précise-t-elle. "Par exemple, Bank of America désire clairement maintenir la marque solide de Merrill. Et si des actifs de Lehman vont être liquidés, une partie de cette activité va perdurer."                               

Thomson Reuters a néanmoins décidé par précaution de geler certaines embauches et de réduire ses dépenses de déplacements.                               

Les experts du secteur estiment que Bloomberg ne sera pas non plus épargné par les secousses des derniers jours, mais le groupe new-yorkais non coté a refusé de faire un commentaire.                               

Version française Gilles Guillaume _ Article 01net


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